le village des brûmes

Bien sûr assied-toi, si tu le désires, la table n'est nullement réservée. dit-elle. Elle reprit lorsqu'elle finit son jus de fruit. Je m'appelle Priscilla en temps normal, je préfère laisser une petite part de secret pour le moment.

Un truc la chiffonnait : Pourquoi avait elle dit "En temps normal" ? Avait elle un deuxième prénom ? Elle était sur le point de poser la question quand elle vit son air un peu gêné. Aussitôt, elle oublia ses intentions. Ce n'était pas le moment d'embêter Priscilla pour ce genre de choses. Si elle avait quelque chose à lui dire, elle le lui dirait le moment venu.
En tout cas, son interlocutrice était sympathique, elle aimait ça. Ca changeait de Lou qui ne savait que se refermer sur lui-même! Elle s'installa à table, se plaça confortablement sur la chaise puis répondit:

- Moi c'est Eywana, enchantée.

Ne songeant qu'a son estomac, elle oublia bien vite Priscilla et elle tourna instinctivement la tête vers Blinie, plus loin. Elle semblait très occupée vu le monde au bar. En plus, un Eliatrope plus loin avait réussi à casser une chaise et un autre avait renversé la totalité de son cocktail de Kokoko ... A présent, elle se disputait avec eux. La serveuse allait surement en avoir pour un bout de temps ...
Elle soupira de regret en songeant au bon Keboub qu'elle aurait put avaler en ce moment même sans ces crétins. Parfois, les personnes sont immatures, et c'était bien regrettable. Sur ces pensées, elle se tourna vers Priscilla. Autant passer du bon temps, si la nourriture ne venait pas tout de suite.
Elle s'apprêtait à lancer un sujet de conversation quand elle aperçu un garçon qui était venu jusqu'à leur table.

-Puis-je m'assoir à cette place ?

Eywana aimait bien la compagnie, et là elle était servie. Elle sourit gentiment au nouveau venu , malgré le fait qu'il sentait pas mal la transpiration. En voila un qui a dû bien s'entraîner ! Elle répondit avant son amie :

- Moi je suis d'accord ... Après c'est comme tu veux Priscilla, c'est ta table.

Lorsqu'elle vit Priscilla revenir avec un délicieux Keboub rien que pour elle, ses yeux s'illuminèrent de joie. La bonne odeur de la nourriture lui chatouillait les narines et elle n'avait maintenant plus qu'une envie : tout manger avant que quelqu'un d'autre à table ne le fasse avant elle.

- Ouah, merci Priscilla ! s'écria-t'elle avec joie.

Elle prit le Keboub à deux mains et engouffra une énorme bouchée, c'est dire si elle avait faim ! Maintenant qu'elle avait le goût de ce délicieux met, s'était décidé : elle ne s'arrêterait pas avant d'avoir tout avaler, même si Emrub exploserait tout entière !
Pendant qu'elle dégustait, elle écoutait la conversation d'un garçon à sa table avec Blinie. Apparemment, elle ne l'appréciait pas beaucoup.

- Ah... t'es encore là toi ? Eh ben tu vas devoir payer pour ma porte que tu viens de défoncer. Et ça va te coûter cher, je te préviens.
- Euh... je... mais... heu...

Eywana eut un sourire. Elle décida de sauver la mise du pauvre Eliatrope. Elle avala sa bouché, puis dit:

- T'inquiète Blinie, il est avec nous et je te promet que si il fait une bêtise, je l'étoufferai avec mon Keboub.

Blinie haussa un sourcil devant ces paroles.

- Très bien, mais s'il y a encore des dégats c'est vous qui payez!

Sur ce, elle s'éloigna, laissant le petit groupe livré à lui-même. Eywana lança un clin d'oeil à Hadrien avant de reprendre son repas.

" Il était culotté de faire des avances à Priscilla, l'autre type , là ! " pensa en silence Eywana. Peut-être que son amie avait apprécié cela, mais elle, à sa place, elle l'aurait rattrapé et lui en aurait mit une! "De toute manière, l'amour c'est pour les tapettes comme Zora!" rajouta-t-elle, toujours dans ses pensées. Priscilla la tira de ses pensées rageuses :

- Il est plutôt étrange l'éliatrope, celui avec les cheveux rouges... M'enfin bon, que s'était il passé avec Blinie, Hadrien ? Elle avait l'air vraiment furieuse...

Eywana approuva d'un hochement de tête et continua de manger. Pour l'instant, elle ne préférait pas trop intervenir, manger était plutôt la priorité pour elle. Elle se cala un peu mieux contre la chaise et finissait bouchée par bouchée son Keboub en écoutant la conversation.