Oublié de tous.

Eywana se figea en entendant la voix de Priscilla. Etait-elle déjà repérée ? Elle se tourna doucement vers elle de façon à lui faire face, mais se tut. Qu'est-ce qu'elle pouvait lui raconter? Qu'elle avait fait un rêve un peu étrange et qu'elle était venue comme par hasard ici ? Si elle lui donnait une excuse telle que celle là, son amie allait surement la prendre pour une idiote ou une folle, au choix.

- Euh .... Belle nuit pour se promener hein ? dit-elle en souriant sur un ton d'excuse.

Elle s'arrêta directement de sourire en croisant le regard de Priscilla. Elle soupira. Ce n'était ni le lieu, ni le moment de plaisanter. Il fallait être honnête .... Ou pas trop non plus. Elle se décida à parler après quelques instants de silence, interrompu seulement par les cris de rage du prisonnier qui semblaient de plus en plus furieux.

- Très bien ... Je te dis tout, mais ne me prend pas pour une folle ....

Elle lui raconta tout depuis le début. Le rêve remplit de mauvais présages, cette ombre de glace responsable du massacre, sa décision de venir ici malgré elle. Après avoir finit son petit récit , elle attendit la réaction de Priscilla. Elle espérait de tout coeur qu'elle n'allait pas l'enfermer avec le fou furieux, là dedans ....

La réponse de Priscilla surprit Eywana. Quoi, elle connaissait cet individu ? Soudainement, le mot "individu" sonna malpoli dans son esprit. Naïl n'est pas un individu, mais un frère. Une vague de souvenirs se déclencha en elle et elle les vit repasser sous ses yeux. Le jour où ils avaient réussi à voler une dizaine de Keboubs à Blinie et qu'il s'étaient cachés dans la forêt pour tout dévorer en riant encore de leur audace, les diverses histoires qu'il lui racontait, les gros câlins échangés quand la vie devenait trop dure pour l'un ou pour l'autre, ces moments de compassions et d'amitiés. Elle eut l'arme à l'oeil en se souvenant de tant de choses qui n'auraient pas dû être oubliées. Les souvenirs d'amitié ne devraient jamais être effacés ...

Elle ne comprenait pas comment - d'après les dires de Priscilla - il avait put causer autant de mal. Elle se souvient alors de l'obstination des autres à ne pas vouloir croire son ami, ce qui était en quelque sorte la raison pour laquelle il était parti. Il était revenu, mais comment ? Quoi qu'il en soit, c'est seulement après ce "voyage" qu'il était devenu ce qu'il est maintenant. C'était donc la faute des autres ... Quelle ironie ... Ils avaient créés eux-même le mal qui les menaçait maintenant. A présent, il était enfermé et sur le point d'être délivré. Pourquoi l'avoir enfermé ....

Elle releva la tête. Sa tristesse avait disparu et avait fait place à la colère. Oui, pourquoi ? Qu'importe les actes de Naïl, ce n'était pas une bonne raison pour l'enfermer, éloigné de tous. Est-ce que un emprisonnement pouvait arranger de telles choses? Sa haine n'en était qu'attisée, comme des brindilles que l'on rajoute à un feu déjà ardent. Balthazar ... Elle qui avait toujours eut beaucoup de respect pour ce dragon, son nom à présent le répugnait. Pourquoi leur avoir tout fait oublier ?! Elle serra le poing.

Elle sentit sa colère disparaître quand elle vit Priscilla à terre, en larmes. Elle avait murmuré quelque chose, mais ses pensées avaient absorbées Eywana, aussi, elle n'avait rien entendu. Elle s'agenouilla tout de même près d'elle et sans rien dire, l'enlaça bien fort.

- Ne pleure pas ...

Elle fut étonnée de la révélation de Priscilla. Quoi, elle aimait Naïl ? SON Naïl ? Elle se secoua mentalement. Qu'est-ce qu'elle racontait .... Ce n'était pas le sien mais celui à tout le monde . Elle se rappela soudainement qu'elle avait eut exactement la même réaction envers Lune, Lune qui s'appropriait son frère et ami. C'était peut-être pour vouloir le protéger en quelque sorte ... Combien de fois elle ne lui avait pas lancé ce regard pincé et agacé quand elle la voyait se promener avec lui en amoureux ? Comment oublier aussi cette envie de l'étrangler et de la jeter par dessus l'île ?
Une petite lumière de sadisme illumina les yeux d'Eywana, mais elle disparu bien vite. Après tout, elle ne lui voulait pas vraiment du mal, elle était juste "un peu" jalouse et aimait bien se défouler mentalement sur elle. C'est des choses comme ça qui évite les meurtres et crises de folie. Sacré Lune ...
Quoi qu'il en soit, elle comprenait Priscilla pour ces raisons là. C'était tout à fait normal d'être jalouse ... Ne rien faire revient à devenir molle et sans obstination. On n'obtient ce qu'on veut que après des durs efforts et de multiples pièges pour saboter le couple.

- Tu n'as pas à avoir honte ... C'est tout à fait normal.

Elle sourit gentiment. Sur certains points, elles se ressemblaient. Elle finit par la lâcher et l'aida à se relever. Une chose était sûre, elle avait envie de rejoindre son ami. Pour quoi faire? Elle n'en savait rien. Tout ce qu'elle voulait c'était le voir, elle ne voulait pas qu'il demeure ici éternellement, seul et livré à lui-même.
Elle observa l'imposante et lourde porte de pierre qui leur bloquait le passage. Comment passer? Elle se tourna instinctivement vers Priscilla comme si elle allait pouvoir lui donner la réponse.

[ Hrp : normalement elles étaient dans la cour à la base ... Mais puisque tu as parlé de la porte, j'imagine qu'elles se sont déplacées jusqu'à elle entre temps. ]

Hadrien se plaqua contre la colonne. L'une des deux jeunes filles venait de se retourner. L'avait-elle repéré ? Il se détendit. Elle ne regardais que sa compagne, lui demandant sûrement du regard comment ouvrir la porte. Il n'avait pas été vu, il avait peut-être une chance.
L'évocation de Naïl par l'une des deux Eliatrope avait réveillé quelques souvenirs. Il se souvenait vaguement de ses cheveux bleus en batailles mais il n'aurait su dire de quelle couleur était ses yeux. Il se souvenait des moments où il parlait d'un monde en dessous mais il ne pouvait se remémorer le son de sa voix. Ces souvenirs troubles le dérangeait. Comment pouvait-on oublier quelqu'un à ce point ? Et pourquoi avait-il voulu détruire leur île ?
Il devait continuer à les suivre, c'était le seul et unique moyen de se rappeler. Mais il restait le problème de la porte.
-Je vais avoir besoin de toi, mon ami, murmura le jeune Eliatrope.
Il caressa doucement son Chapikka. Aussitôt, celui-ci se mit à bailler doucement. Hadrien leva les yeux et chuchota :
-Tu peux ouvrir cette porte ?
Le chapeau cligna des yeux plusieurs fois. Ses yeux s'illuminèrent doucement. Hadrien pria en silence que personne ne remarque cette lueur bleutée.

-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Je cligne doucement des yeux. Le Wakfu m'apparaît. Je peux voir deux jeunes Eliatropes ainsi qu'une porte luisante de Wakfu. Hadrien m'a demandé d'agir, j'agis. Je sens la puissance s'accumuler. J'envoie un peu de Wakfu sur la porte. Il pénètre en elle et remonte le long de canaux invisibles. J'arrive au mécanisme. Il est activé par des signes étranges. Je me concentre et les effleure de mon Wakfu. Les signes se mettent à briller, le mécanisme se met en marche. Je repars le long des canaux. Il ne reste plus qu'à effleurer la porte pour que celle-ci s'ouvre. Mais ça, je ne peux pas le faire. C'est à Hadrien de jouer. Il ne me reste plus qu'à lui dire que c'est terminé.

-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

-Pika
Ce son murmuré par Chapikka fait courir un frisson sur le corps d'Hadrien. Il ne rste plus qu'à effleurer la porte, il le sait. Mais il ne peux le faire sans se démasquer. il ne reste plus qu'à attendre...

Je me redresse, quelqu'un essais d'ouvrir la porte! J'ouvre la main, un faucon d'énergie se forme. Je ne peux me permettre de laisser entrer quelqu'un et je dois rester près de l'endroit où est enfermé Naïl.

-Allez, va arrêter cet intrus.

Le faucon s'envolent et disparait dans le mur. Je me lève, c'est rare que des gens essaient d'entrer. Je reste donc prêt à réagir.

Le faucon sors d'un mur et voit Hadrien, il se matérialise et fonce vers sa cible.

Priscilla!

Pendant que j'étais dans mes souvenirs, Eywana m'interpelle tout à coup un rapace fonça sur moi, j'écarte mes bras et fit un cercle pour créer un portail, la bestiole entra dans le portail puis j'en refait un autre vers la porte pour qu'il sorte de l'espace spatio-temporel, c'est étrange qu'il fonçait sur nous, je me dirige au centre de la pièce et leva la tête essayant d'apercevoir quelque chose, mais rien. il faisait trop sombre pour que je vois, j'hésitais à utiliser mon regard de wakfu mais suite à l'acte que j'ai commis contre ma soeur mes pouvoirs ont été réduits...

C'est bien étrange... je n'ai jamais vu ce type d'oiseau par ici, j'ai le sentiment qu'on nous observe, je pense que Baltazar n'avait pas prévu ça, des éliatropes un peu ennemis à notre communauté, voilà qui est très intéressant...

je souris tout en regardant une fois encore le plafond

Naïl avait raison : la paix n'existe pas sur les terres d'Emrub, elle n'est que superficiel dans notre monde

(HRP : oui il y'a une histoire de mouvement pour éviter que ce soit monotone ^^')

Eywana se releva dès qu'elle sentit la douleur causée par le choc disparaître. D'où était venue cette énergie? Quoi qu'il en soit, ils avaient réussis à parer l'attaque et c'était tout ce qui comptait. Elle ne répondit pas aux paroles de Priscilla. Elle avait autre chose en tête ... Hadrien, par exemple. Que faisait-il là? Elle ne l'avait pas du tout vue auparavant, l'avait-il suivie ? Elle tourna la tête vers lui et lui lança un regard de reproche. Elle n'aimait pas les fouineurs ...

- J'imagine que tu es là depuis avant. dit-elle froidement.

Elle marqua une pause. Elle put voir qu'il semblait embarrassé, aussi elle n'insista pas sur la faute qu'il avait commit. Rien ne servait de se disputer maintenant, il fallait faire vite, car si quelqu'un cherchait à nuire à ses recherches , il n'allait pas tarder à se montrer.

- Mais peu importe ... Trouvons un moyen de passer.

Elle se tourna à nouveau vers la porte sans accorder un regard de plus à Hadrien. Comment l'ouvrir? Elle était surement pourvue d'un mécanisme. Fallait-il faire quelque chose de spécial ? Elle tourna et retourna des suppositions dans sa tête, cherchant à trouver une idée. Elle réfléchit intensément, ne faisant plus attention à ses compagnons.

Que faire, que faire .... Elle observait la porte fixement. Elle n'avait aucune idée sur la façon de l'ouvrir sans risque. Le mécanisme pour enclencher l'ouverture de la porte était très certainement quelque part d'autre dans le labyrinthe, et le trouver ne serait pas aisé. En supposant qu'ils le trouvent, comment retrouver son chemin dans ce dédale ? Ils mettraient des heures et peut-être des jours avant de pouvoir retrouver cette porte ! De plus, est-ce que Naïl allait les attendre tout ce temps ?

Exaspérée devant tant de difficulté, elle posa la main sur la porte et s'y appuya. Avant qu'elle n'eut le temps de réagir, la porte s'était ouverte. Eywana culbuta en avant et s'étala de tout son long par terre. Elle afficha un grand sourire victorieux malgré la douleur et la surprise. Elle avait réussit !

- Je crois que j'ai trouvé le moyen de l'ouvrir !

J'entend un frottement... la porte! Je part à courir pour me planter devant le couloir. Je prend soin de préparer une démoralisation et de l'énergie pour combattre.

-N'approchez pas! Blatazar m'a chargé de surveiller la prison de Naïl, si vous décidez de continuer, je devrai me voir obliger de vous pourfendre! Lançais-je en créant une lame d'énergie triste.

Je fronce les sourcils à la demande de Céleste.
-C'est bien parce que t'est une sage que j'ai pas le droit de refuser... Grommelais-je.
Puis je lève le regard vers les deux autres.
-Vous deux par contre, vous restez ici!
Puis j'entraine Céleste dans le couloir pour l'ammener devant la prison.
-Tu peux y aller, mais attention à ne rien faire d'impensé. Dis-je en me plaçant près de la porte pour surveiller que les deux autres ne s'approchent pas.

-Oh! Salut Aéleras. En fait Céleste et ces deux compagnons sont entré dans la prison, ont trouvé comment ouvrir la porte et m'ont demandé d'aller voir Naïl. Mais Céleste étant une des sages, je ne peux refuser. Alors je fais seulement bloquer le passage pour qu'ils ne passent pas. Expliquais-je.
Puis je me retourne vers Céleste.
-Si tu veux que ton amie aillent avec toi. Aéleras, si elle accepte, ira avec vous. Dis-je en me tournant vers Aéleras